Les adénomes hépatocellulaires
Les adénomes hépatocellulaires : une entité multiple, une prise en charge personnalisée
Les adénomes hépatocellulaires (AHC) sont des tumeurs bénignes rares du foie survenant principalement chez les femmes jeunes prenant des contraceptifs oraux. Leur prise en charge n’est pas consensuelle même s’il est admis que les adénomes de plus de 5 cm doivent être réséqués pour prévenir les deux complications majeures : le saignement et la transformation maligne.
La survenue d’un adénome chez l’homme conduit également a une indication chirurgicale du fait du risque élevé de transformation maligne. Au cours des dix dernières années, les progrès de la biologie moléculaire ont dévoilé l’hétérogénéité de cette affection.
Quatre sous-types d’adénomes avec des profils cliniques, histologiques, pronostiques et moléculaires distincts ont été identifies : les adénomes stéatosiques (avec mutation HNF1a pour Hepatocyte Nuclear Factor) avec un faible risque de complications, les adénomes inflammatoires exposant à un risque accru d’hémorragies, les adénomes avec mutation ß-caténine associée aux transformations malignes et les adénomes « inclasses ».
L’imagerie par IRM est l’examen de choix pour le diagnostic et la classification des adénomes. En cas d’atypie, une biopsie permettra d’affirmer le diagnostic et de typer les adénomes. Même si les stratégies thérapeutiques reposent encore sur des paramètres simples (taille de la tumeur et sexe), les progrès constants de la biologie moléculaire nous permettent de mieux appréhender l’histoire naturelle des différents sous-types et donc d’espérer des traitements plus adaptés dans le futur proche. La rareté et la complexité de ces tumeurs justifient une approche multidisciplinaire spécialisée qui, seule, permettra d’édicter des recommandations pertinentes dans les prochaines années.
Jean-Frédéric Blanc
Téléchargez la ressource